Le Patrimoine
Les maisons du vieux village ont été construites directement sur la roche. Cette roche sédimentaire, fossilifère, très friable, date du crétacé (période géologique qui se termine avec la disparition des dinosaures −145 à − 66 millions d’années). Au centre du village, sur « le chemin de l’écolier », on peut voir les lignes de taille d’une ancienne carrière d’où étaient extraites les pierres de construction. Dans certaines maisons anciennes, des salles troglodytiques sont taillées directement dans la roche.
Dans la maison traditionnelle, le rez-de-chaussée, souvent voûté, était réservé aux activités agricoles : on y stockait l’huile, le blé, le vin, le matériel agricole. La grande porte permettait l’accès des charrettes. Les pièces d’habitation se situaient à l’étage, auquel on accédait par un escalier extérieur. Le couradou est la terrasse, couverte d’un avant-toit et orientée vers le sud. En été, elle est à l’ombre et l’hiver, le soleil plus bas peut la réchauffer.
Ce bâtiment abritait la Maison Commune. A l’étage, se trouvait une grande salle où se réunissaient les consuls du village. Au rez-de-chaussée, un four permettait de cuire le pain pour la population.
Jusqu’en 1789, date de leur instauration, la plupart des communes françaises étaient administrées par des échevins dans le nord, et des consuls dans le sud (titre repris de l’Antiquité Romaine). Ils devaient allégeance au seigneur et au clergé du lieu. En 1792, le registre des naissances, des mariages et des décès, jusqu’alors tenu par le curé de la paroisse, passe sous la responsabilité d'un officier public élu. Un an plus tard, en 1793, « le nom fanatique » de Saint-Siffret jugé trop religieux par le maire révolutionnaire de l’époque - est changé et le village s’appelle Pomeyron.
En 1902, le village compte 300 habitants. On y trouve un curé, un instituteur, un bourrelier, un secrétaire de mairie, un receveur buraliste, un garde-champêtre (qui loge au 2ème étage de la mairie), un architecte, un marchand de bois, un boulanger, un bourrelier-sellier, un charron-forgeron, un coiffeur, mais aussi trois cafés, deux épiceries, un hôtel restaurant, un magasin de modes. Chevaux, moutons, vaches parcourent les rues du village.
La mairie a été transférée dans l’ancien presbytère, situé sous l’église, en 1981.
Sources : notes de monsieur Reynaud
Ce bâtiment abritait la Maison Commune. A l’étage, se trouvait une grande salle où se réunissaient les consuls du village. Au rez-de-chaussée, un four permettait de cuire le pain pour la population.
Jusqu’en 1789, date de leur instauration, la plupart des communes françaises étaient administrées par des échevins dans le nord, et des consuls dans le sud (titre repris de l’Antiquité Romaine). Ils devaient allégeance au seigneur et au clergé du lieu. En 1792, le registre des naissances, des mariages et des décès, jusqu’alors tenu par le curé de la paroisse, passe sous la responsabilité d'un officier public élu. Un an plus tard, en 1793, « le nom fanatique » de Saint-Siffret jugé trop religieux par le maire révolutionnaire de l’époque - est changé et le village s’appelle Pomeyron.
En 1902, le village compte 300 habitants. On y trouve un curé, un instituteur, un bourrelier, un secrétaire de mairie, un receveur buraliste, un garde-champêtre (qui loge au 2ème étage de la mairie), un architecte, un marchand de bois, un boulanger, un bourrelier-sellier, un charron-forgeron, un coiffeur, mais aussi trois cafés, deux épiceries, un hôtel restaurant, un magasin de modes. Chevaux, moutons, vaches parcourent les rues du village.
La mairie a été transférée dans l’ancien presbytère, situé sous l’église, en 1981.
Sources : notes de monsieur Reynaud
Avec sa nef en berceau et son abside en cul de four, l’église est de style roman.
Le dessin des moulures de pierre autour du portail permet de dater la construction de la fin du 12ème siècle.
Le bâtiment imposant au nord de l’église date de la même époque. Il appartenait à l’évêché d’Uzès qui y entreposait une partie des récoltes, la dîme, due par les paysans.
En contre-bas de l’église, l’actuelle mairie occupe l’ancien presbytère, bâti après 1715.
Le cimetière qui entourait l’église a été déplacé après 1776, à la suite d’une ordonnance royale prescrivant les inhumations hors de l’enceinte villageoise.
La sculpture de Saint-Siffrein est située à droite de l'église, dans le petit jardin attenant.
Saint Siffret ou saint Siegfried ou encore saint Siffrein de Carpentras, est un religieux d'origine italienne. Il serait né à Albano et mort à Venasque en 570. Son père le confia au monastère des îles Leyrins alors qu’il avait dix ans. Devenu moine, il se fit remarquer pour ses dons d’exorciste et d’herboriste. Sa seule visite suffisait souvent à guérir le malade. Sa réputation était telle que l’Eglise voulut le faire évêque, une charge qu’il refusa avant d’y être contraint. Il fut ordonné prêtre à Arles par saint Césaire, nommé évêque à Venasque vers 530, puis à Carpentras.
Son attribut est un mors de cheval, qui aurait été taillé dans l’un des clous de la croix (« le saint clou ») et offert par l’impératrice Hélène à son fils Constantin pour son cheval. Cette relique est gardée à la cathédrale de Carpentras. La statue réalisée en 1987 par un sculpteur belge, Gerard L. montre le saint tenant ce mors dans la main.
Le beffroi a été construit en 1890, sous le mandat de Simon Plan, maire de Saint-Siffret. Cette époque de la Troisième République (1870-1940) est marquée par l’affrontement entre cléricalisme et laïcisme. On commence à parler de séparation de l’Eglise et de l’Etat, effective en 1905.
Le beffroi marque les heures laïques, celles du travail, tandis que le clocher de l’église, en bas du village, marque les heures de la prière : l’angélus est sonné matin, midi et soir. La cloche du beffroi est fixe et frappée à l’extérieur par un marteau. Celle de l’église, plus ancienne, sonne « à la volée » : elle bouge et son battant est à l’intérieur.
La place de la danse accueillait les danseurs pour la fête votive. Pour augmenter l’espace disponible, on apportait de la terre sur la rue en pente, et pour se désaltérer après la danse, on allait boire un verre au café qui se trouvait à l’angle de la rue, en face de la tour.
Ce bâtiment imposant appelé « commanderie des templiers » serait en fait une grange, propriété de l’évêque d’Uzès, datant du 12ème siècle. Jusqu’en 1789, date de son abolition par la Révolution française, la dime était un très lourd impôt. Les paysans devaient « offrir » à l’Eglise un dixième de leur récolte, et les artisans, un dixième de leur production. Le blé*, le vin, l’huile étaient donc entreposés et gardés derrière ces hauts murs fortifiés.
Cette « grange dimière » - à l’époque le plus grand bâtiment du village après l'église - était sous la dépendance du prévôt, le supérieur des chanoines de la cathédrale d’Uzès. Au moment des guerres de Religion qui ont opposé catholiques et protestants, une trentaine de catholiques et 99 ecclésiastiques se seraient réfugiés ici, mais auraient perdu la vie, lors de l’assaut donné par le duc de Rohan en avril 1622. Seul, le prévôt caché dans la tour aurait eu la vie sauve, moyennant une rançon. La haute tour a été ultérieurement transformée en colombier.
En 1791, la grange et le domaine sont vendus comme biens nationaux à la famille Verdier de Flaux, au prix de 56 500 livres (soit environ 880 000 €).
Lors de travaux de restauration, une clé de voûte, sculptée aux armoiries d’un ancien évêque d’Uzès, a été récupérée. Elle est exposée dans le hall de la mairie.
Sources : Notes de Monsieur Albert Raynaud prises dans la notice historique de Lionel d’Albiousse « Les fiefs nobles du duché » 1906
Les maisons du village étaient équipées de citernes qui récupéraient l’eau de pluie. Pendant les périodes de sécheresse, on allait chercher l’eau au bas du village, sur l’ancienne route d’Uzès, avec seaux, cruches, arrosoirs. Un grand bassin alimenté par une source y avait été aménagé en 1677. Jusqu’en 1940, sur le mur de façade, se trouvaient deux pompes à chapelet, avec de grands et lourds volants, pour remplir deux abreuvoirs destinés au bétail – vaches, chevaux, moutons-.
En 1937-1938, un sondage effectué au lieu-dit « les mouillères » découvre une grande nappe d’eau et l’eau courante arrive au village en 1939. Une fête est organisée mais certains villageois refusent de payer l’eau et continuent d’aller chercher l’eau aux pompes municipales.
Le lavoir destiné à la lessive se trouvait dans un champ au bord du chemin de Saint-Quentin.
Le « chemin du Devois », la plus longue route de Saint-Siffret, est très ancien. Le mot « devois », qui vient du latin defensa ou defensum, désigne au Moyen Age un terrain seigneurial ou communal où il est défendu de laisser paître les troupeaux. Plus tard, l’expression « bois en défens » désigne un bois jeune, en cours de plantation, dont l’entrée est interdite aux animaux.
On retrouve ce mot, plus ou moins déformé dans beaucoup de noms de lieux en Auvergne et Languedoc : Deveze, Deves, Deffeix, par exemple, mais aussi Defait, Defoy…. Plus au nord la forme est Défend, Deffan...
Rappelons que chaque région avait son patois. La langue française n’a été normalisée et unifiée que tardivement par l’Académie française, créée par le Cardinal Richelieu en 1635.
Film "Souvenirs vécus" de Saint-Siffret, réalisé dans les années 1975 environ.
Conservé par Roger Boinard ( Président du Club de l'Age d'Or) et digitalisé par ses fils, Claude et Yves.
Film sur l'extraction à l'ancienne de pierres à bâtir à Saint-Siffret, réalisé dans les années 1978 environ.
Conservé par Roger Boinard ( Président du Club de l'Age d'Or) et digitalisé par ses fils, Claude et Yves.