Chenilles processionnaires
Lutte contre les chenilles processionnaires du pin, tous concernés !
Les chenilles processionnaires du pin font leur nid dans un arbre de pin et se nourrissent d'épines de cet arbre. Ce sont des petits insectes qui progressent à pas de géant. Elles colonisent la France à raison de 5 km par an.
Soyez vigilant !
Les poils de ces chenilles présentent des propriétés urticantes et peuvent être à l'origine d'atteintes cutanées, oculaires, respiratoires ou allergiques chez les personnes exposées. Ces effets sur la santé n'impliquent pas nécessairement un contact direct avec les insectes : les poils peuvent rester présents et être urticants même quand les chenilles ne sont plus visibles.
Ne secouez et ne manipulez jamais de nid, occupé ou non, sans prendre les précautions qui s'imposent : masque couvrant les yeux, le nez et la bouche, protection du visage, du cou, des mains, des membres...
Attention également aux chenilles en procession ou présentes sur les arbres ou à l'intérieur des écopièges.
A noter que les poils restent urticants durant plusieurs mois : ne laissez pas des enfants jouer sous un arbre ayant été infesté depuis moins d'un an.
Qu'est-ce que la chenille processionnaire du pin ?
Issues de la famille des Notodontidae , les larves de ce papillon de nuit ont bien mauvaise réputation. Aujourd’hui, chacun connaît le pouvoir urticant de ses poils, qui, dispersés, peuvent provoquer des réactions violentes chez l’homme et les animaux domestiques. Très légers et fragiles, les poils de cette chenille se détachent lorsque que la chenille est inquiétée ou excitée.
Dès le premier contact, la substance urticante et potentiellement allergisante se libère et provoque des démangeaisons très vives et qui peuvent aller jusqu'à des problèmes respiratoires et ophtalmologiques dans certains cas.
Le danger est aussi important pour les animaux de compagnie : un chien atteint à la langue (qu’il peut avoir utilisée pour lécher les démangeaisons sur son corps), s’il n’est pas soigné rapidement par des fortes doses de cortisone, risque alors la nécrose de la langue. Il ne pourra donc plus se nourrir. Il est important de rincer la langue et la bouche du chien avec de l’eau propre, sans frotter, ce qui briserait les poils urticants de la chenille et qui libérerait ainsi plus de toxines, aggravant l’état de l’animal.
Les changements climatiques accompagnés d'hivers trop doux et trop courts, expliquent l'arrivée en masse de ces papillons.
Les chenilles se nourrissent des aiguilles des pins, ce qui conduit à un affaiblissement important des arbres, pouvant ouvrir la voie à d’autres ravageurs et parasites.
Les espèces attaquées sont le pin Parasol, le pin d’Alep, le pin maritime, le pin noir d’Autriche, le pin blanc, le pin laricio et le pin sylvestre. Le cèdre de l’Himalaya est également parasité.
Comment lutter contre les chenilles processionnaires ?
Il existe différents moyens pour lutter contre les chenilles :
1. La lutte mécanique
- L’échenillage naturel (septembre à janvier):
Afin de limiter la propagation de cet insecte, il est indispensable, dès la saison hivernale, de retirer de façon systématique les nids de chenilles dans les conifères et de les détruire. Pour ce faire, il conviendra de couper l’ensemble des rameaux auxquels sont fixés les nids à l’aide d’un échenilloir (sécateur fixé à un long manche ). Pour les nids les plus hauts, il convient alors de faire appel à un professionnel des espaces verts équipé pour intervenir en hauteur. Les nids seront ensuite incinérés en prenant les précautions d'usage.
- Les pièges à capture (novembre à avril):
Pour les nids inaccessibles, des pièges à capture doivent être installés en fin d’hiver sur le tronc des arbres concernés. Sans pesticide, ce dispositif se fixe autour du tronc et collecte les chenilles dans un sac hermétique simplement rempli de terre lors de leur descente vers le sol. Dans ce cas, le sac entier doit être éliminé. Ce dispositif particulièrement efficace est disponible dans la plupart des jardineries.
Fin juin, il convient de décrocher le sac et de détruire les insectes au stade de chrysalide. Ce piège écologique peut rester en place et être utilisé plusieurs années.
- Le piégeage (entre juin et mi-septembre):
Le piège à phéromones, consiste à piéger les mâles pour limiter l’accouplement et donc limiter les pontes. Attirés par l’odeur du papillon femelle, les papillons mâles volent autour de la capsule de phéromones de synthèse qui émet l'odeur de la femelle à plusieurs centaines de mètres. Épuisés de ne jamais trouver la femelle, les mâles finissent par tomber dans les pièges et mourir dans le sac collecteur.
Ce mode de lutte, assez coûteux, présente également l’inconvénient d'attirer ces papillons dans un secteur qui en était jusque là exempt !
2. Le traitement biologique (mi-septembre à février)
Les mésanges, redoutables prédateurs des chenilles
La mésange charbonnière, insensible aux poils urticants, est un prédateur naturel des chenilles processionnaires. La méthode consiste donc à implanter des nichoirs à mésange près des arbres susceptibles d'être touchés par les chenilles processionnaires. Ce piégeage doit s’inscrire en complément d’autres luttes car le nombre de nichoirs habités doit être suffisant par rapport à la quantité de chenilles présentes.
3. Le traitement par voie aérienne
il est généralement programmé fin septembre par aspersion d’une substance biologique (le bacilus thuringiensis) – sans danger pour l’homme et les animaux domestiques – qui détruit les chenilles à l’état larvaire. Ce traitement bien qu’efficace, présente néanmoins l’inconvénient de détruire les autres larves de papillon. Il doit être réalisé entre le 20 septembre et le 15 octobre. Ces traitements aériens sont soumis à autorisation et nécessitent l’installation d’un périmètre de sécurité restant en place 48 heures après le traitement. En cas de prolifération importante comme cela a été le cas il y a quelques années, la commune de Saint-Siffret pourrait avoir recours à ce type de traitement sur les zones communales lourdement touchées.